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ARCHIVES - LE HAVRE   FR / EN
Vue de la rue de Paris et de l'Eglise (5Fi99)
Exposition numérique

Le tramway au Havre des origines à 1951

1833-1890

Les premiers omnibus havrais 1833-1858

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Selon les dossiers conservés dans les Archives Municipales, la mise en œuvre des premiers services de transport collectif du Havre remonte à l’année 1833, date à laquelle les frères Gérard fondèrent, sous l’appellation « les omnibus du commerce », la première ligne d’omnibus hippomobile entre le Grand Quai du quartier Saint-François et la route Neuve passant par Graville. A cette époque, l’entreprise Gérard mettait à la disposition des Havrais quelques voitures pouvant recevoir 10 à 12 personnes avec une fréquence de rotation fixée tous les ¼ ou toutes les ½ heures.

En mars 1835, les sieurs Maze et Lemierre fondèrent une seconde ligne d’omnibus entre le pont de la Barre et la Barrière d’Or de Graville sous l’appellation « les omnibus Renommée du Havre » avec trois puis cinq voitures.

Entre les deux compagnies, la concurrence devint féroce et elle se traduisit, en 1837, par la faillite de la société des frères Gérard. Reprise par le sieur Bertrand, cette compagnie fit elle aussi faillite quelques mois plus tard si bien qu’il ne subsista plus qu’une seule société d’omnibus hippomobiles au début des années 1840.

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Au cours des années suivantes, trois nouvelles lignes furent mises en service : la première, créée en 1846 par le sieur Planchon, reliait Le Havre à Sanvic et Bléville ; la seconde, créée en 1850 par le sieur Dentu permettait aux Havrais de se déplacer entre la rue de Bordeaux et le pont Rouge ; la troisième, qui fut inaugurée au début de l’année 1853 par le sieur Blondel, reliait Le Havre au carreau de Sainte-Adresse.

A partir de 1853, grâce à la destruction progressive des remparts qui protégeaient la ville contre les attaques de la marine anglaise, le réseau de transport urbain continua à se développer. Avec la création de trois nouvelles liaisons en 1856-1857 (Graville/Harfleur par le sieur Lemierre, Porte Neuve/Abattoirs et place du Théâtre/Rond-Point du cours Napoléon par le sieur Boulard), la ville du Havre se trouva dotée de sept lignes d’omnibus hippomobiles au début de 1858.

C’est à cette époque que Jules César Lemierre et Jean Boulard, qui géraient cinq des sept lignes havraises, décidèrent de fusionner en constituant la compagnie Jeanrenaud, Boulard et Cie. Les deux associés proposèrent alors à la ville d’accorder à leur société le monopole des omnibus hippomobiles au Havre.

 

Le premier réseau omnibus du Havre 1859-1873

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Fin 1858, la ville décida de concéder les transports urbains à la compagnie Jeanrenaud, Boulard et Cie. Elle contraignit aussitôt les sieurs Planchon et Durécu, qui avait repris à Blondel en 1857 la ligne de Sainte-Adresse, à céder leurs lignes aux « Omnibus du Havre ».

Après avoir signé avec la ville une convention d’exploitation valable durant 15 années, la compagnie Jeanrenaud, Boulard et Cie devint donc, sous la raison sociale des « Omnibus du Havre », la gestionnaire des sept lignes d’omnibus hippomobiles qui assurèrent les premiers transports collectifs du Havre de janvier 1859 à janvier 1874.

Dans les années 1870, la compagnie eut à faire face à la concurrence des promoteurs du tramway sur rails. En effet, pour assurer aux Havrais un moyen de transport encore plus confortable et plus rapide, la municipalité Guillemard rechercha dès 1871 des investisseurs aptes à construire un tramway hippomobile sur rails. Après étude des différents projets qui lui furent soumis, elle retint en 1872 la proposition de Frédéric de la Hault soutenu par la Banque Française et Italienne et passa un accord avec la BFI pour la mise en œuvre de deux lignes de tramway sur rails : la première était prévue sur un tracé Jetée/Barrière d’Or et la seconde sur un tracé Hôtel de Ville/Abattoirs.

Le nouveau réseau de tramway sur rails 1874-1894

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Ce projet de tramway sur rails concurrençait directement les lignes A, B et D des omnibus de la société Jeanrenaud. Aussi, considérant que la ville n’avait pas respecté les clauses de la convention de 1858 qui l’obligeait à proposer à la compagnie des omnibus la concession de toute éventuelle ligne de tramway sur rails ou à l’indemniser, la société Jeanrenaud, Boulard et Cie déposa donc plainte contre la ville devant le Tribunal civil du Havre. Par jugement en date du 7 février 1874, la Justice lui donna raison puisqu’elle condamna la ville du Havre à indemniser la société Jeanrenaud, Boulard et Cie.

Après la cessation d’activité de la Société Jeanrenaud, il ne resta donc plus en 1874 que trois lignes d’omnibus hippomobiles au Havre : deux appartenaient à Jean Boulard (Hôtel de Ville/Sainte-Adresse et Hôtel de Ville/Abattoirs) tandis que la troisième (Hôtel de Ville/Sanvic et Bléville) appartenait à Edmond Couillard. En fait, après le projet de construction d’une seconde ligne de tramway sur rails reliant l’Hôtel de Ville à Sainte-Adresse, la survie des omnibus hippomobiles semblait bien illusoire.

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Le nouveau projet concurrençait cette fois directement Jean Boulard, le dernier entrepreneur d’omnibus hippomobiles de la ville du Havre. Celui-ci déposa donc une nouvelle plainte contre la ville mais il fut débouté car la municipalité avait pris soin d’appliquer à la lettre les clauses fixées dans la nouvelle convention qu’elle avait passée avec Boulard en janvier 1874. Débouté en justice, Jean Boulard supprima donc sa ligne de Sainte-Adresse si bien qu’on ne compta plus en 1876 que deux lignes d’omnibus hippomobiles : celle de Jean Boulard à destination des Abattoirs et celle de Couillard vers Sanvic.

En 1880, la ville décida alors de mettre en service une nouvelle ligne de tramway sur rails en direction des Abattoirs. Alphonse Bertrand, qui venait en 1878 de racheter à Boulard la ligne d’omnibus des Abattoirs, fut lui aussi contraint de porter plainte contre la ville. D’autant plus que celle-ci venait de révoquer sa convention en arguant l’état déplorable de ses deux voitures hippomobiles.

Après avoir perdu devant le tribunal civil du Havre, Bertrand gagna par contre en appel et il fut indemnisé par la ville à hauteur de 3 000 francs. Après la fermeture de la ligne des Abattoirs de Bertrand, il ne resta en fait plus au Havre que la ligne d’omnibus hippomobiles de Léon Maheux qui reliait l’Hôtel de Ville à Sanvic. Cette dernière ligne s’arrêta d’ailleurs définitivement en 1890 à la demande du concessionnaire.